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Incipit
J’habite un village entouré de hauts murs. Elle est de l’autre côté de cette enceinte, mon enfance. Quand je suis petit, à la Dringuette, il n’y a d’autres remparts que ceux, écroulés, du Haut-Noël. Loin dans le ciel tournent et crient les paisibles corbeaux. La tour Eiffel desine sur l’horizon gris un mince fuseau à peine visible. Sandrine regarde Jean-Philippe, elle me regarde, me sourit, c’est moi son petit frère qu’elle choisit, elle m’a toujours préféré, Sandrine. Sur notre luge, en haut de la pente enneigée, près des ruines du château, elle devant, moi derrière, et je lui prend la taille, j’ose à peine l’effleurer et pourtant je dois l’enserrer, là, quelle joie.
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