Claude  Mauriac
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Le Temps immobile 3. Et
Ti3
Ti3poche

Incipit

Paris, 24, quai de Béthune, lundi 19 mai 1958.

Jamais une conférence de presse du général de Gaulle n’avait été tellement attendue. Aux côtés de mon père et de Jean-Jacques Schreiber, longue attente dans la salle du Palais d’Orsay, bourrée de journalistes, de photographes et de cinéastes, non que le Général soit arrivé en retard mais nous avions dû par prudence venir très tôt et faire d’abord la queue devant les portes closes. Pour la première fois depuis des années j’aperçois enfin de Gaulle, ou plutôt son seul visage, cadré entre deux bras de journalistes pour un moment desserrés, bientôt ressoudés, si bien que je ne vois déjà plus rien de ce masque bistre dont m’avaient frappé à neuf les lourdes poches, sous les yeux. Tout finit par se calmer de ce grand tumulte, le Général ouvre sa conférence et je peux le regarder, l’écouter à loisir…

Quatrième de couverture

Quarante-cinq ans et plus d’un journal quasi quotidien ; la chance d’abord donnée, puis moins imméritée, de certaines rencontres ; une vocation de témoin attentif à son temps, mais aussi au Temps, à ses pièges, ses vertiges, ses catastrophes, ses dons… Tel est Le Temps immobile de Claude Mauriac, où pour la première fois depuis qu’il y a des hommes et qui écrivent leur journal, un auteur se sert de ses pages datées pour faire avec elles, sans y rien changer, et par simple montage, autre chose que ce qu’elles étaient. Œuvre à jamais ouverte, inachevable, que l’on peut aborder n’importe où, puisque l’auteur y poursuit, de volume en volume, la même impossible mise au point.
Le Temps immobile 3 surprendra moins le lecteur et lui semblera d’une lecture plus facile : la chronologie y est respectée, à quelques dérapages près qui rendent sensibles des recommencements inattendus. Quatre hommes sont au centre de ce livre : François Mauriac, Charles de Gaulle, André Malraux, Michel Foucault. Et un témoin, Claude Mauriac, qui se trouve être là, bien souvent, lorsque se produit dans le secret, l’un de ces événements qui symbolisent une époque, ou le glissement d’un temps à un autre.

 

Table des matières

 

I. Malraux et de Gaulle

II. La Goutte d’Or

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Les Cahiers de L’Herne ont fait paraître en février 2011 un important numéro, riche et varié, sur Michel Foucault. On y cite deux pages du Journal de Claude Mauriac : mais il faut lire tout ce que celui-ci dit de Foucault dans le Temps immobile, notamment dans le troisième volume : Et comme l’espérance est violente. C’est à la parution de ce volume que Michel Foucault a écrit à Claude Mauriac une très belle lettre. Claude Mauriac en a été si touché qu’il l’a transcrite dans son Journal (3 mars 1976). Avec l’accord de M. Denys Foucault, voici cette lettre. Et la transcription de Claude Mauriac.

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