Quatrième de couverture

Un soir d’automne, dans une maison de l’île Saint-Louis, Bertrand Carnéjoux et sa jeune femme Martine reçoivent quelques amis. quoi de plus frivole qu’un dîner en ville ? Mais n’est-ce point pourtant l’essentiel qu’engage aussi, d’homme à homme et de femme à femme, une semblable réunion où les pensées tues sont souvent exprimées d’un regard, où les corps parlent en se taisant, où les cœurs silencieusement appellent au secours ?
Le Dîner en ville commence lorsque les huit convives prennent place, pour s’achever au milieu d’une phrase à la minute où ils se lèvent…

Incipit

– … Pour en finir avec cette conversation…
– Mais oui, restons-en là, mon peit Jérôme. Je vous assure que…
– … vous me permettez d’ajouter : un peuple qui lutte pour sa liberté, où et dans quelques conditions que ce soit, a toujours raison.
– Donc le rapport dont je vous parlais est de 1844. Joinville y démontrait que seule une flotte à vapeur était efficace, tant pour l’offensive…
– En 1844, à vapeur, vraiment !
– Mais, chère madame, notre machine comptait déjà en ce temps-là une soixantaine de navires à propulsion mixte. Quant à l’invention de la machine à vapeur maritime, dès 1780…
– Eugénie, faites-moi l’amitié de présider en face de moi. Vous ne voulez pas que l’on vous débarrasse de votre châle ? Non ? Gilles à ma droite. Vous, Roland, pardonnez-moi de vous interrompre, ici. Vous aurez comme voisine notre ravissante Marie-Ange. Les autres, vos noms sont inscrits sur…