Claude  Mauriac
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Toutes les femmes sont fatales
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Quatrième de couverture

La plage de Rio de Janeiro, les rues de New York, Paris… Une chanson à la mode, « Toutes les femmes sont fatales », réentendue en ces lieux et en quelques autres par un journaliste plus préoccupé par les aventures de la chair que par celles du monde : pour Bertrand Carnéjoux, l’amour le plus physique ne signifie pas le moins passionné.
Une Brésilienne, une Américaine, des Françaises… Beaucoup de femmes, trop de femmes. Entre sa vingtième et sa quarantième année, le narrateur fait l’apprentissage de l’amour vrai. Il découvre peu à peu au-delà de l’anonyme beauté des femmes, leur cœur et peut-être leur âme. L’âme et le cœur, surtout, de Marie-Prune, fiancée perdue que l’on pourrait espérer retrouvée si Bertrand Carnéjoux n’était pas l’homme qu’il est.
Le narrateur est aux prises avec un double univers : celui, concret, des choses ; celui évanescent, des pensées. L’un et l’autre tout aussi réels, ou du moins pas plus illusoires l’un que l’autre.
L’auteur s’est proposé d’être exact dans ses descriptions des vérités les plus charnelles de l’amour, en évitant autant que possible le vague du lyrisme comme la paralysie des arrière-pensées. La seule audace est ici celle de la réalité dans un domaine où l’on continue trop souvent de ne pas la regarder en face, et la quête véritable, celle de l’amour total.
En dépit des apparences, l’amour est du reste moins le sujet de ce roman que la mort. À la limite, l’obsession sexuelle du héros apparaît de nature métaphysique.

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Table des matières

 

I. La plage de Rio ou les incertitudes du désir

II. Une soirée dans le monde ou le sérieux de la séduction

III. La promenade à New York ou les vérités de l’amour

IV. Une nuit d’amour ou la solitude du plaisir

Incipit

Deux trous d’ombre à la place des yeux, Mathilde est étendue non loin de moi. Avec ses seins lourds, sa taille mince, ses jambes longues, sa peau surtout, fruitée, veloutée, dorée, elle serait une des plus jolies filles que j’ai connues si elle ne manquait à ce point d’expression. Elle se tait. J’ai toujours aimé les femmes silencieuses. Le sable est doux à mon corps presque nu. Il s’affaisse sous mon ventre et tout à la fois se tasse, m’enserrant dans une gangue souple. Élasticité électrisé. Tiédeur. Il suffirait d’une pensée et de l’ébauche d’un sentiment pour que ce plaisir se précisât.

FemmesFatales
WomenBraziller1964
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