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Quatrième de couverture
Ces pages, parmi les plus récentes du long journal de Claude Mauriac, concernent ce monde obscur, mêlé au nôtre dans nos cités mêmes, composé d’inconnus dont nous ne savons presque rien. Le plus beau titre, celui qui eût le mieux convenu à ce livre, L’Envers de l’histoire contemporaine, a déjà été rendu célèbre. Les Mystères de Paris n’était pas, lui non plus; disponible. Et point davantage cet autre, qu’un peu de sombre humour eût suffi à éclairer : La Vie parisienne. Ici, maintenant, partout, ils sont là, autour de nous, ces « étrangers si proches » qu’évoque Michel Foucault dans le texte où Claude Mauriac a enfin trouvé son titre : Une certaine rage. Rage certaine, encore que peu connue elle aussi, elle surtout, souvent même à peine soupçonnée : colère des emprisonnés, des exclus, des enterrés vivants. Univers des marges. Avec, au cœur des plus forts l’imbroyable diamant du refus et de la révolte. Le nom de certains de ces hommes est parvenu jusqu’au grand public. La plupart d’entre eux sont restés inconnus. Aussi est-ce avec précaution que Claude Mauriac les évoque. Ce sont ses camarades, parfois ses amis, s’il n’ose les dire ses frères. Il n’essaye pas de les convaincre. La violence, ici, vient le plus souvent d’abord de la société. Il leur donne la parole. Écoutez-les. Entendez cette sourde rumeur de tristesse, d’angoisse et de rage.
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