Quatrième de couverture « Mais alors, pourquoi avoir peur de la mort ? Je me reconnais, certes, mais je ne suis plus le même. Ce n’est plus moi. Que suis-je devenu ? Qui suis-je ? Je suis encore vivant. Mon moi subsistant a une réalité non pas illusoire – je suis bien là, ce qui reste de moi, que je suis devenu est bien là, mais que reste-t-il de moi ? Feux follets au-dessus d’un marais… » CM Travaillez quand vous avez encore la lumière est le quatrième volume du Temps accompli. Il se compose d’un « Journal de l’été 1940 » et de deux autres journaux intimes, disposés en contrepoint, et écrits cinquante-deux ans plus tard. |
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Table des matières
I. Journal de l’été 40 II. Cinquante-deux ans plus tard III. Oui, mais alors que faites-vous du lac Tibériade ?
Carte des déplacements du soldat Claude Mauriac de mai à juillet 1940 |
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Incipit Chantilly, Formation A., Secteur Postal 13790, Vendredi 10 mai 1940. – « Il y a des choses qu’il faut dire… Et d’abord que la mort est inacceptable. » Phrase stupide mais qui s’imposait à moi avec la force de l’évidence tandis que je traversais le champ de course désert. Au bas du ciel encore clair une seule étoile, mais éblouissante, celle du Berger sans doute. Au ras de l’horizon un pâle croissant de lune. Et dans le calme de cette soirée, deux trompes de chasse, très loin, qui se répondent. C’est à Bruno que je voudrais dire ma joie. C’est lui que je voudrais avoir près de moi. Dans ces mêmes forêts, ces mêmes appels, au cours de chasses anciennes vécues près de lui… Et pourtant je ne lui écris jamais… Joie mêlée d’épouvante. « … et d’abord que la mort… ». |
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