Claude  Mauriac
Accueil Plan du site Biographie Journal Plongées Le Temps immobile Le Temps accompli
Romans Théâtre Essais Cinéma Articles et entretiens Liens
Fonds BnF Textes de Claude Mauriac Bibliographie critique Textes sur Claude Mauriac
Conversations avec André Gide
conversGide2
conversGide1

Incipit de la première édition

Nous entrions, Jean Davray et moi, au café du Rond-Point des Champs-Élysées, lorsque mon ami me désigna un homme assis, seul, à une petite table, et murmura : « C’est André Gide… » Je le reconnus aussitôt. Il y avait deux places libres, séparées de lui par le seul couloir de passage et nous nous y assîmes.
Je considérais cet homme avec joie. Si souvent j’avais voulu le voir ! Et il était là devant moi, frileux, ayant gardé son manteau, avec un gros chandail de laine passant sous son veston marron et couvrant le haut du poignet…
Je me levai : « M. Gide, n’est-ce pas ? » Ses yeux s’abaissèrent. Tout s’éteignit sur son visage. J’eus l’impression d’avoir apeuré une tortue. Carapacé, le visage sans regard, immobile, terreux, il laissa échapper entre ses dents un « oui » furieux.
« Je suis le fils de votre ami François Mauriac… » Phrase magique qui redonne la vie à cette figure de bois…

 

Incipit de l’édition de 1990

Paris, jeudi, 21 octobre 1937.

Nous entrions, Jean Davray et moi, au café du Rond-Point des Champs-Elysées, après avoir vu Drôle de drame, lorsque mon ami me désigna un homme assis, seul, à une petite table, et murmura : « C’est André Gide… » Je le reconnus aussitôt. Il y avait deux places libres, séparées de lui par le seul couloir de passage et nous nous assîmes.
Je considérais cet homme avec joie. Si souvent j’avais voulu le voir ! Et il était là devant moi, frileux (il avait gardé son manteau, et un gros chandail de laine passant sous son veston marron, couvrait le haut du poignet…).
Je me levai : « M. Gide, n’est-ce pas ? » Ses yeux s’abaissèrent. Tout s’éteignit sur son visage. J’eus l’impression d’avoir apeuré une tortue. Carapacé, le visage sans regard, immobile, terreux, il laissa échapper entre ses dents un « oui » furieux.
« Je suis le fils de votre ami François Mauriac… » Phrase magique qui redonne la vie à cette figure de bois…

Quatrième de couverture

[première édition : pas de quatrième de couverture]

[édition 1990]

Claude Mauriac rencontre André Gide en 1937. C’est, entre eux, le début d’une complicité singulière, tant littéraire que politique. Face au « contemporain capital », ce tout jeune homme en est le premier étonné.
André Gide accepte l’invitation à Malagar de François Mauriac, qui, en ces heures graves de l’été 1939, donne lieu à des pages émouvantes sur les relations entre ces trois hommes dont beaucoup de préoccupations sont voisines.
Marcel Jouhandeau, Paul Claudel, Jean Cocteau, Roger Martin du Gard et bien d’autres sont présents dans ce journal. Entretenue durant la guerre et le début de l’Occupation par leur correspondance, l’amitié d’André Gide et de Claude Mauriac s’estompe peu à peu. Lorsqu’ils se revoient après la Libération, le charme est rompu.
Tant d’années écoulées ont permis à l’auteur des
Conversations avec André Gide de rétablir toutes les coupures qu’il avait cru devoir faire dans son journal en 1951. Cette nouvelle édition, notablement augmentée, réservera quelques surprises. Elle s’achève sur un entretien avec André Malraux qui salue ce portrait d’un de nos plus grands écrivains : « Vous avez su voir les expressions et les faire voir. Votre témoignage est le plus vivant de tous ; il est (j’ai assez connu Gide pour l’affirmer) le plus ressemblant. Vous mettez la couleur. Vous faites participer le lecteur à votre admiration. »

 

Table des matières

 

[première édition]

1. Paris

2. Malagar

3. Chitré

4. Pontigny

5. La guerre

6. L’Après-Libération

 

Index

ConversationBraziller65

Éditions George Braziller, 1965

haut de page page précédente page suivante page d’accueil